Présentation de la communauté de communes du Pays Dunois

France > Nouvelle-Aquitaine

L´occupation anthropique du Pays Dunois dès la protohistoire est attestée par l'existence de plusieurs sites préhistoriques et la découverte d'objets isolés datant de cette période. Deux vestiges préhistoriques en élévation sont visibles à Naillat : le menhir de la Pierre Berce et le dolmen de Pierre Euberte (classé MH). L'époque néolithique dite de la pierre polie (5000 à 2200 avant J.C.) est représentée à Crozant, Naillat et La Chapelle-Baloue, communes dans lesquelles ont été découvertes des haches, des silex et des pointes de flèches. Pierre Buvat fait remarquer que ces objets se trouvaient le long des vallées de la Sédelle et de la Brézentine, qui peuvent ainsi être considérées comme les voies de pénétration de l'homme dans le territoire dunois. Il existe également des sites gaulois et gallo-romains, distribués de façon éparse sur le territoire et qui auraient avant tout une vocation agricole. Ces vestiges se concentrent près des anciennes voies romaines : urnes funéraires (Crozant, La Chapelle-Baloue, Dun-le-Palestel, Lafat, Saint-Sulpice-le-Dunois), traces de camps romains (Sagnat, Fresselines et surtout Nouzerolles), dépôts de tuiles romaines (Naillat, Crozant, Fresselines, Nouzerolles), cippe (Naillat), lampe (Sagnat), poteries (Crozant, Nouzerolles) et monnaies (Crozant, Fresselines). Le Pays Dunois est par ailleurs traversé en diagonale par la voie romaine allant de Breith à Chambon (Cambonum), et jouxtait par trois autres voies : à l'ouest celle vers Argenton-sur-Creuse (Argentomagnus), au nord-est celle vers Bourges (Avaricum), au sud-est celle vers Ahun (Acitodunum). L'étude des toponymes met en évidence l'origine celte ou gallo-romaine de certains noms de lieux, non plus confinés dans les vallées comme les civilisations préhistoriques mais installé dans des points élevés (oppida) qui permettent une meilleure défense (exemple : Dun vient de dunum, dune, butte). Une des mentions les plus anciennes du territoire est signée Lancelot, dans ses recherches sur les Pagi, conservées à la Bibliothèque Nationale : "La ville de Dun dans la Marche communiqua aussi son nom à un pays assez étendu qui est situé sur la rivière de Creuse et que l'on appelle le Dunois. De ce pays dépendent la ville de La Celle Dunoise et les villages de Bussière-Dunoise et de Saint-Sulpice-le-Dunois. Aussi n´est-il pas exclu que Dun et plusieurs villages voisins aient appartenu à un même pagus, circonscription administrative correspondant à une division des civitates. Ainsi, l'existence d'un Pays Dunois, Pagus Dumensis, se traduit par les épithètes tirées de cette appellation que des localités autour de Dun ont prises à des époques différentes : Saint-Sulpice-le-Dunois, Dunet, Rieu-en-Dunois (devenu Les Ris à Colondannes), La Celle-Dunoise et Bussière-Dunoise". Si la pertinence historique d´un Pays de Dun est confortée par la toponymie, ses limites demeurent très incertaines. Au début de l'époque féodale, deux grands fiefs recouvrent ce territoire : à l'ouest, la vicomté de Bridiers, à l'est, le comté de la Marche. A l'exception de la paroisse de Naillat, la majeure partie du Pays Dunois correspond à ce second fief. Il est possible de délimiter un pays de Dun, qui englobe sept paroisses dont cinq appartiennent à la communauté de Communes du Pays Dunois (Dun-le-Palestel, Maison-Feyne, Sagnat, Saint-Sulpice-le-Dunois et Villard). Ce pays de Dun se situait donc à la limite septentrionale du diocèse de Limoges. A ce diocèse de Limoges se surimposa dès la fin du 10e siècle un comté éponyme, démembré au milieu du 11e siècle par le Duc d´Aquitaine pour la création d´une Marche Limousine (Marca Lemovicina). Au 12e siècle, cette région s´est organisée en Comté de la Marche indépendant, divisé au siècle suivant en deux territoires distincts : la Haute et la Basse-Marche. Les communes du Pays Dunois se situaient ainsi sur un territoire-frontière militarisé aux confins du Poitou et du Berry, ce qui explique la présence d´édifices fortifiés, notamment le château de Crozant, les églises de Naillat, de Sagnat et de Saint-Sulpice-le-Dunois. Au Bas Moyen Age (de 1250 à 1500 environ), la plupart des châtellenies dépendaient de la seigneurie de Dun. Méasnes était pour sa part sous l'influence de la seigneurie de Malval tandis que Crozant étendait son pouvoir sur des territoires situés actuellement dans l'Indre. Les seigneurs sont principalement des laïcs (détenteurs ou non d'un droit de justice) à l´exception des deux grandes abbayes cisterciennes qui se partageaient dès le 12e siècle les possessions de part et d'autre du Pays Dunois : à l'ouest, Aubignac (commune de Saint-Sébastien), à l'est, Aubepierre (commune de Méasnes). Sur le plan religieux, une partie du territoire dépendait au 14e siècle du diocèse de Bourges : il comprenait quatre prieurés (le Chatelet, Crozant, Azérable et la Bétoulle à Saint-Sébastien) et quatre chapellenies (Saint-Sébastien, Bazelat, La Chapelle-Baloue et Crozant). Après 1500, des témoignages monumentaux vernaculaires sont conservés, mais nombreux demeurent les éléments qui posent des problèmes d´identification et de datation, par exemple les maisons seigneuriales de Grancher, Villejoint et Bochetet à Crozant, ou celles des Fougères, des Ribières et de Pécut à Naillat. Lors de la mise en place des généralités à la fin du 16e siècle, les communes dunoises dépendaient de la généralité de Moulins et intégraient l´élection de Guéret. Sur le plan judiciaire, elles relevaient de la sénéchaussée de Guéret appliquant la Coutume de la Marche. A la fin de l´Ancien Régime, la moitié des communes étaient des arrières-fiefs du comté de Dun, sous le joug au 18e siècle du Marquis de Persan, châtelain de Saint-Germain-Beaupré, qui possédait également les châteaux de Dun, de Crozant et des fiefs à Lafat, Maison-Feyne, Saint-Sébastien, Saint-Sulpice-le-Dunois et Villard. Au 18e siècle, l´agriculture ne permet plus de subvenir à tous les impôts et plusieurs épidémies frappent le département. Déjà présente à partir du 14e siècle, l´émigration temporaire des hommes jeunes, dont les fameux maçons creusois, va nettement s´intensifier et ceci jusqu'à la fin du 19e siècle. Le pays de Dun fait partie des trois zones du département les plus touchées par ce phénomène en raison de la petitesse des domaines cultivés par les paysans. Dès lors, à la traditionnelle maison de type bloc à terre (réunissant sous le même toit la maison, la grange et l´étable) viennent s´ajouter des maisons inspirées des modèles urbains reproduits par les maçons de retour dans la Creuse. Le 19e siècle est par ailleurs marqué par trois évènements culturels importants, à la fois complémentaires et émanant les uns des autres : - la redécouverte de Crozant en 1827 par George Sand, qui ne cessera de vanter la beauté de ce site où elle fera venir de grandes figures telles que Frédéric Chopin, Alexandre Dumas fils et Maurice Rollinat. - l´installation dudit Maurice Rollinat à Fresselines en 1883. A son tour, il accueille sur le territoire de nombreuses personnalités et devient après Georges Sand le nouvel « ambassadeur » de cette partie du département. Le plus célèbre de ses invités, Claude Monet, séjournera trois mois près du poète à Fresselines et y peindra 23 toiles. - la mise en place informelle dans la seconde moitié du siècle d´une école sans maître tardivement prénommée École de Crozant en 1864. Elle regroupe les peintres attirés par les paysages des rives de la Creuse, en particuliers ceux regroupés autour du paysagiste-impressionniste Armand Guillaumin résidant à Crozant. Parallèlement à cet attrait artistique, le 19e siècle se caractérise par un développement industriel dans tout le département : multiplication des moulins, construction de tuileries et/ou briqueteries et création d´entreprises (verrerie et atelier de menuiserie-sculpture sur bois à Saint-Sébastien, fabrique de Limonade, tannerie, scierie et brasserie à Dun, ...). L´histoire des chemins de fer a beaucoup compté dans cet essor économique : deux lignes créées dans les années 1880 traversent le Pays Dunois. Sur les trois gares de voyageurs, seule celle Saint-Sébastien reste en activité. La fin du 19e siècle et le début du 20e siècle correspondent enfin à l'édification d'intéressants ouvrages d'art (des ponts en particulier) et de quelques beaux exemples de maisons de villégiatures, la plupart de type "cottage" inspiré par les modèles anglo-saxons. Parallèlement, les fermes s'agrandissent, se modernisent et se multiplient à l'écart des bourgs. Ces derniers s'équipent d'équipements publics, principalement par les incontournables mairies-écoles mais aussi quelquefois de bureaux de poste ou des bascules publiques. Les constructions se densifient tout au long de la première moitié du 20e siècle et nombreuses sont les maisons anciennes qui sont totalement remaniées. Chaque place de village accueille dès les années 1920 un monument aux morts dont les modèles sont très similaires dans le Pays Dunois, où presque tous comportent un obélisque. Le patrimoine industriel est complètement bouleversé au milieu du 20e siècle : une grande partie des moulins hydrauliques cessent progressivement de fonctionner, ceux à traction animale tombent en désuétude, tandis que de considérables travaux transforment les moulins qui subsistent. Les tuileries et briqueteries disparaissent, les carrières également, tandis que de nouveaux types d'édifices agricoles ou du génie civil s'implantent dans les communes, tels que les châteaux d'eau, les ateliers de grandes dimensions ou encore le silo-tour de Dun-le-Palestel. Cette période est marquée par des mutations sociales très importantes qui auront de graves conséquences sur le bâti : le dépeuplement du territoire induit en effet la ruine de nombreux sites et la croissance du nombre de résidences secondaires. Ces transformations expliquent en partie pourquoi les communes ont progressivement perdu leurs commerces (certains en sont désormais dénués) et actuellement seule Dun-le-Palestel peut revendiquer un réel dynamisme et une attractivité constante. Les communes de Fresselines et Crozant se sont quant à elles positionnées comme pôles culturels et touristiques, développant des projets en ce sens. Le plus important d'entre eux est la valorisation des ruines de Crozant, site phare pour l'histoire et l'identité du territoire et plus largement de la Creuse.

Créée en 2003, la communauté de communes du Pays Dunois se composait alors de 13 municipalités regroupées autour de Dun-le-Palestel (la Chapelle-Baloue, Colondannes, Crozant, Dun-le-Palestel, Fresselines, Lafat, Maison-Feyne, Méasnes, Naillat, Nouzerolles, Sagnat, Saint-Sébastien, Saint-Sulpice-le-Dunois, Villard). La commune de Colondannes a rejoint la communauté de communes le 1er janvier 2013.

Le tracé du Pays Dunois ne correspond pas tout à fait au Pays de Dun historique. Ainsi, et malgré sa toponymie, Bussière-Dunoise n'en est pas membre. Il n'épouse pas non plus les limites du canton de Dun-le-Palestel puisque ni La Celle-Dunoise, ni Colondannes n'en font partie. Le tracé actuel intègre en revanche Crozant et Fresselines, qui n'étaient pas historiquement sous l'influence de Dun, et deux communes du canton de Bonnat au nord-est, Méasnes et Nouzerolles. Le bâti a intégré quelques influences du Poitou mais surtout du Berry, notamment les granges à porteau et les maisons à auvent. La plus grande partie des édifices demeure cependant fidèle au modèle de la ferme en bloc à terre diffusé dans tout le Limousin et en Auvergne. Le Pays Dunois se situe à l´extrémité nord-ouest du département, à la frontière avec l´Indre. Les cantons de Dun-le-Palestel et de Bonnat présentent les plus basses altitudes du département, entre 200 et moins de 400 mètres. Crozant et Fresselines appartiennent aux huit communes creusoises dont l'altitude est inférieure à 300 mètres. La partie ouest de la Creuse, située entre Dun-le-Palestel et La Souterraine, porte le nom de Plateau de la Basse-Marche, tandis qu'à l'est de la rivière le plateau de la Petite Creuse jouxte au nord le Plateau d'Aigurande (Bas-Berry) et au sud les Monts de la Marche. Sur le plan hydrographique, le Pays Dunois forme un triangle à l'extrémité creusoise du bassin de la Creuse. Les plateaux vallonnés sont entaillés d'ouest en est par l'Abloux, la Sédelle, la Brézentine, la Creuse et la Petite Creuse, toutes accompagnés d'affluents (nombreux ruisseaux). Le sous-sol du territoire est formé exclusivement de roches cristallines, en particulier des granites d'âge hercynien et des roches métamorphiques (micaschistes et gneiss). Le Pays Dunois compte un site classé au sens de la loi de 1930 relative à la protection des monuments naturels et des sites de caractère historique, artistique, scientifique, légendaire ou pittoresque : il s'agit des vallées de la Creuse et de la Sédelle (370 hectares) à Crozant principalement. Deux autres sites sont inscrits à l'Inventaire des Monuments et Sites naturels : d'une part une partie de la vallée de la Sédelle (3,5 hectares) à Crozant, d'autre part la vallée des deux Creuse à Fresselines, commune sur laquelle la Petite Creuse se jette dans la Creuse. La confluence des deux Creuses jusqu'au lac de Chambon ainsi que la vallée de la Sédelle en aval du moulin de Josnon sont englobées dans une ZNIEFF (Zone Naturelle d'Intérêt Ecologique Faunistique et floristique) de type II. Ces sites ont de plus été retenus dans le cadre du programme Natura 2000 qui permet l'application des directives européennes Oiseaux (1979) et Habitat faune flore (1992) en faveur de la préservation des espèces et des habitats naturels. Le territoire de la Communauté de Communes du Pays Dunois est traversé au centre par la route départementale 951, qui relie La Souterraine à Aigurande. Au sud de Dun-le-Palestel, la départementale 5 rejoint également la RN 145, principal axe routier du département, tandis qu'au nord la départementale 913 passe par Maison-Feyne, Lafat et Crozant puis se poursuit vers Eguzon. Un quadrillage moyennement dense de routes moins importantes complète le réseau routier. Le transport ferroviaire ne concerne actuellement que Saint-Sébastien, seule commune dotée d'une gare toujours en activité le long de la ligne Paris-Limoges. Des autocars assurent des correspondances entre La Souterraine et Aigurande en suivant la départementale 951.

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